De Ghat à Serdéles, le Tassili de Maghridet


Sur la route de Ghat à Serdéles, on prend une direction Nord-Ouest pour contourner l'erg de Titersine par le Nord, direction Ouest.

Nous ne pourrons pas poursuivre la piste indiquée par Gandini jusqu'au bout, car cela nous ferais trop approcher de la frontière algérienne. Nos guides ne veulent prendre aucun risques, alors que des discussions sont engagées entre la Libye et l'Algérie au sujet du traçé de cette frontière.

C'est pour cette raison que l'accés à l'Akakus est fermé par le sud de Ghat, car la frontière est alors toute proche.

On aperçoit l'erg de Titersine, que notre trace contourne au nord, sur la carte satellite


Dimanche 23 avril

La nuit a été rafraîchie par l’arrosage du camping la veille au soir. Jogging entre 6H50 et 8H sur la route vers le sud. A 5 km , au milieu de rien, une rangée de lampadaires semble signaler une agglomération, puis un terrain de foot avec un éclairage d’enfer !

Au camping, quelques achats de bijoux et du change, puis départ vers la vieille ville (40dl pour les autorisations) ; ce ne sont que ruines et rues sinueuses, parfois habitées par des bijoutiers nigériens ravis de parler en français de leur pays. Un fort italien domine la vieille ville et la nouvelle. Celle-ci est à pois : des myriades d’antennes paraboliques…


Après quelques achats de légumes, un resto, et le cybercafé, départ vers 16h vers la route de Serdélès. Puis bifurcation vers l’ouest, direction erg de Titersine et Maghridet. Vent chaud, bivouac au creux d’une dune.

Dîner :  Pastis avec eau fraîche, rôti de porc confit façon Domi + salsifis + crème Mont Blanc + palmito

Nuit agitée, bourrasques et vent emportant nos mobiliers, peeling nocturne à même le lit … Quand on referme l’air camping, il est déjà trop tard, le sable est partout dans la literie.


Lundi 24 avril

Après avoir rassemblé les objets éparpillés par le vent, départ à 8H45. On quitte l’erg de Titersine : reg, montagne à mouflons, col et campement de touaregs. Traces mouflons et de gazelles : d’après Sulaiman, l’odeur de Tarik attirerait les gazelles !

Chaleur, foëne, sable dans le Wadi Badiwan

Déjeuner à l’abri d’une roche (2m d’ombre, pas plus) : semoule épicée, tomates et concombres


Puis on file cap sur les points 34-35. On est dans le Tassili de Maghridet, des chameaux paissent tranquillement au pied d’un acacia, canyons, sable et concrétions rocheuses aux formes étranges. Les dunes pénètrent les canyons, on s’y engouffrent à la recherche d’un bivouac à l’abri du vent. Finalement on déniche une cuvette pour nos 2 véhicules. Le Toy de Sulaiman s’installe plus en hauteur.


Départ pour une petite randonnée au milieu des sculptures rocheuses, de couleur noire, alternant avec des langues de sable orangé. La progression n’est pas facile. Les mollets travaillent dans le sable, se reposent sur les plaques de roche. .. D’un point culminant, on découvre une forêt de pitons comme un décor fantastique de filme de science fiction …

Au retour, on aperçoit Tarik et Sulaiman perchés sur des pitons à l’aplomb de notre bivouac.

Dîner : soupe + œufs brouillés et piperade.

Le vent est tombé, la nuit s ‘annonce agréable, calme dans ce fantastique décor, avec légère brise .


Mardi 25 avril

Départ langoureux à 9H30, direction le point 37 où Gandini indique une ballade d’1 heure dans un canyon. Une ancienne rivière certainement, les roches sont tourmentées par le courant, les tourbillons d’autrefois et le vent d’aujourd’hui. passereaux noirs et blancs, tourterelles, lézards beige, ou bleu, traces de fennec, de mouflons, de chameaux…

Sulaiman nous accompagne, mais il le fait en hauteur, sur les falaises. Il a besoin d’enregistrer le décor, car c’est la première fois qu’il vient ici.  Il trouve cela très beau. Sur ce parcours de Maghridet, ce sont nous les guides. Sulaiman suit.


Puis c’est le retour vers Serdélès. Sur la piste vers la route, on essaie de retrouver la plaque libyenne perdue par les Sim, la veille. Mais , en vain.

Sulaiman nous dirige vers le resto d’une connaissance, un tunisien toujours, qui a monté un resto tout moderne : faïence, clim, frigos, boissons fraîches, et ciment neuf.

Le temps depuis le matin, s’est beaucoup obscurci. Brouillard de sable en suspension.

Déjeuner pantagruélique : soupe, salade d’aubergines braisées, poulet, frites…


Notre jeune bijoutier nous retrouve. Il me donne une vingtaine de bijoux pour que je les vende en France. C’est la fin de la saison pour les nigériens, lui veut avancer son retour pour voir sa maman malade. Il ne veut pas ramener de stock de bijoux. Son cousin m’écrit les tarifs sur une page de cahier d’écolier.

On fait le plein d’eau. Le vent de sable est là, on n’y voit pas à un mètre.

En route vers l’Akakus. L’entrée de la zone de l’Akakus est à 35 km de Serdélès, elle est marquée par le pouce (Adad) . Arrêt sous le pouce, on flirte avec une tourterelle pas du tout farouche.

Bivouac dans un joli wadi, où les roches et le sable font une belle harmonie. Les 3 jours dans l’Akakus promettent d’être splendides,  si … le temps s’éclaircit. On se niche dans un petit cirque bordé de roches chaotiques. Il fait 36 °. Tarik et Sulaiman font leur feu. C’est la corvée du soir, dès l’arrêt des voitures : chercher du bois, faire le feu, le thé et la popote. Ils étalent leur grande natte, utilisent leur sac d’habits comme dossier, ou oreillers.

Pas de dîner pour nous, ce soir… mais on sirote notre pastis.

Les bivouacs

  • dimanche 23 - camping de Ghat.

  • lundi 24 - au pied de dunes de l'erg de Titersine

  • mardi 25 - dans le dédale de roches de maghridet
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>dimanche 23 au mardi 25


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